Quand la malice des êtres surnaturels s’en mêle, et que la magie des fées des bois se pose étourdiment sur le mauvais destinataire – surtout quand il s’agit d’une nuit de « midsummer madness » -, William Shakespeare s’empare du sortilège et imagine son excellente comédie, A Midsummer Night’s Dream, qu’il fait jouer à Londres un peu avant 1600.
Cette magie est contagieuse. Un vent de poésie onirique se lève à travers le temps jusqu’à Benjamin Britten, qui compose l’un des plus beaux opéras du XXe siècle. Le livret, que le compositeur rédige avec le ténor Peter Pears, condense habilement en trois actes l’intrigue imaginée par Shakespeare, et conserve ses vers incomparables. Enfin donnée pour la première fois à l’Opéra de Lausanne, cette musique illumine le lyrisme du barde anglais, elle ensorcelle l’oreille avec sa sensualité. L’inventivité et l’expressivité de son orchestration impressionniste donnent une vie sonore aux différents mondes qui se frôlent : quatre amoureux rêveurs s’égarent dans un chassé-croisé, des fées se querellent, un lutin s’amuse, et de braves artisans s’essaient à un théâtre truculent.
Laurent Pelly parfait l’enchantement avec cette merveilleuse production qui marque son retour à l’Opéra de Lausanne, plus de vingt ans après sa mise en scène légendaire des Contes d’Hoffmann, reprise depuis dans le monde entier. Un rêve de mise en scène qui joue de toutes les ficelles du théâtre et crée l’illusion d’un songe hors du temps.
Première représentation le 11 juin 1960, au Jubilee Hall, Aldeburgh
Éditions Boosey & Hawkes
Née au Canada, Marie-Eve Munger remporte le 1er prix d’opéra au Concours de Marmande. Elle fait ses débuts à l’Opéra de Metz dans les rôles d’Ophélie (Hamlet) puis de Nannetta (Falstaff) et participe à la création de Pastorale au Théâtre du Châtelet, où elle tient ensuite le premier rôle dans Magdalena de Villa-Lobos en 2010. Sa carrière lancée aux États-Unis et en Europe, elle fait ses débuts à la Scala de Milan et au Festival d’Aix-en-Provence en Vierte Madg (Elektra, dans la mise en scène de Patrice Chéreau), rôle repris au Liceu de Barcelone puis aux BBC Proms de Londres sous la direction de Semyon Bychkov. Elle est Lakmé à Saint-Étienne et en concert à Munich, Isabelle (Le Pré aux Clercs de Ferdinand Hérold), Princesse Elsbeth (Fantasio) et Musette dans « Bohème notre jeunesse » à l’Opéra Comique. Plus récemment, elle est Ophélie à Nantes et à Rennes, Comtesse Adèle (Le Comte Ory) et Donna Elvira (Don Giovanni) à Toulon, La Fée (Cendrillon) au Chicago Lyric Opera. Attachée au répertoire contemporain, elle prend part à la création de The Second Woman de Guillaume Vincent au Théâtre des Bouffes du Nord, incarne La Fée dans Pinocchio de Philippe Boesmans à Aix-en-Provence, La Monnaie de Munt et Dijon. Au Festival Musica de Strasbourg, on peut l’entendre dans une œuvre de Mauro Lanza et dans Judith et le Cantique de Pâques de Honegger à Utrecht. Tout récemment, elle est Le Rossignol (Die Vögel de Walter Braun-fels) à Strasbourg, Tytania (A Midsummer Night’s Dream) à Lille, La Reine de la Nuit à Strasbourg, La Fée et Arlette (Die Fledermaus) à Limoges, Adina (L’elisir d’amore) au Florentine Opera (USA). Parmi ses autres projets : le rôle-titre de Manon Lescaut d’Auber au Teatro Regio de Turin et Blondchen (Die Entführung aus dem Serail) à Saint-Étienne.
À l’Opéra de Lausanne : My Fair Lady (2015), Ariadne auf Naxos (2019) et Le Domino noir (2023)