est un nouveau signe des affinités entre Alexander von Zemlinsky et Oscar Wilde, après La Tragédie florentine (1917). Sur un livret de Georg C. Klaren d’après L’Anniversaire de l’Infante, où une jeune et belle princesse reçoit en cadeau d’anniversaire… un nain, cette tragédie fulgurante en un acte au titre lapidaire, Le Nain, est créée en 1922 à Cologne.
Zemlinsky compose ici une musique remarquable par sa complexité orchestrale et sa théâtralité saisissante. Dans la naïveté de son amour, le nain reste inconscient de sa difformité ; ne se sachant pas irrémédiablement laid, il croit ses sentiments partagés. Puis il découvre la vérité et l’illusion se brise, à l’apogée de l’intensité musicale. Zemlinsky ne fait pas mystère d’avoir lui-même ressenti cette « tragédie de l’homme laid », passionnément amoureux de son élève – la future Alma Mahler -, qui le comparait dans son autobiographie à « un petit gnome monstrueux». Si elle est un concentré de souffrance et de cruauté, cette œuvre montre avant tout un être grotesque dans son apparence physique déployer une beauté troublante lorsqu’il chante son amour.
Infatigable révélateur des vérités cachées au fond des âmes, Jean Liermier créera la mise en scène, lui qui est fasciné depuis longtemps par le texte de Wilde. La cheffe d’orchestre Sora Elisabeth Lee dirigera pour la première fois l’Orchestre de Chambre de Lausanne, dans la version réduite pour dix-huit musiciens signée par Jan-Benjamin Homolka.
Première représentation le 28 mai 1922 au Stadttheater à Cologne
Adaptation pour orchestre de chambre Jan-Benjamin Homolka (2014)
Éditions Universal Edition AG Vienne
Orchestre de Chambre de Lausanne
Chœur de l’Opéra de Lausanne
Chef de Chœur Pascal Mayer
Comédien de formation, metteur en scène, pédagogue, Jean Liermier dirige depuis 2008 le Théâtre de Carouge, une des institutions théâtrales phares en Suisse romande. Au théâtre, il s’attache principalement à monter des pièces issues du répertoire classique, comme dernièrement Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ou Le Malade imaginaire de Molière, avec le comédien Gilles Privat dans les rôles-titres. En mars 2023, il met en scène à Carouge On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. À l’opéra, il a mis en scène The Bear de Walton pour l’Opéra décentralisé à Neuchâtel, Die Zauberflöte pour l’Opéra de Marseille à l’invitation de Renée Auphan, Cantates profanes, une petite chronique, montage de cantates de Jean-Sébastien Bach pour l’Opéra national du Rhin et Le nozze di Figaro pour les opéras nationaux de Lorraine et de Caen (spectacle repris en 2011 et 2012 à Nancy et à Rennes). En juin 2009, il a mis en scène pour l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris L’Enfant et les sortilèges de Ravel, spectacle repris en mai 2011 au Teatro Real de Madrid puis à l’Opéra de Bilbao.
À l’Opéra de Lausanne : My Fair Lady (2015), Così fan tutte (2018) et My Fair Lady (2022).
Rudy Sabounghi a travaillé pour le théâtre et l’opéra avec des artistes tels que Klaus Michael Gruber, Luc Bondy, Jean-Claude Berutti, Jacques
Lassalle, Luca Ronconi, Deborah Warner, Jean-Louis Grinda, Jean Liermier, Muriel Mayette, Fabrice Murgia et le cinéaste Arnaud Desplechin. Pour la danse avec Anne-Teresa de Keersmaeker et Lucinda Childs. Il a participé récemment à la création de Mozart’s Concerts Arias à l’Opéra Ballet de Flandre à Anvers (chorégraphie de De Keersmaeker), au Sourire de Darwin au Théâtre de Nice (mis en scène par Muriel Mayette, écrit et joué par Isabella Rossellini), les décors et costumes de On ne badine pas avec l’amour au Théâtre de Carouge, mis en scène par son directeur Jean Liermier.
Dans le passé, au Théâtre de Vidy-Lausanne sur L’Homme difficile, Le Misanthrope (mis en scène par Jean Lassalle) et Phèdre (mis en scène par Luc Bondy) ainsi que Cyrano et La Fausse Suivante au Théâtre de Carouge (mis en scène par Jean Liermier). Il enseigne régulièrement à l’ENSATT de Lyon.
En préparation cet été 2024 dans la prochaine édition du Rossini Opera Festival de Pesaro Bianca & Falliero (mis en scène par Jean-Louis Grinda), en janvier 2025 Tristan & Isolde à l’Opéra de Liège (mis en scène par Jean-Claude Berutti), puis Werther (mis en scène par Fabrice Murgia) à l’Opéra de Liège en mars 2025.
À l’Opéra de Lausanne : Così fan tutte (2018)
Jean-Philippe Roy débute en 1977 au Théâtre de Carouge sous la direction de François Rochaix. Eclairagiste indépendant depuis 1981, il conçoit régulièrement l’éclairage d’opéras mis en scène par François Rochaix et scénographiés par Jean-Claude Maret, notamment au Grand Théâtre de Genève. Avec le metteur en scène Claude Stratz et le décorateur Ezio Toffolutti, il met en lumières plusieurs pièces à la Comédie de Genève, à l’Opéra de Lausanne et à la Comédie Française. Depuis quelques années, il travaille avec le metteur en scène Jean Liermier : à l’opéra avec Die Zauberflöte à Marseille, les Cantates profanes de Bach à Strasbourg, Le nozze di Figaro à Nancy ; au théâtre avec Penthésilée d’Heinrich von Kleist à la Comédie Française, Le Médecin malgré lui de Molière au Théâtre de Vidy-Lausanne, Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, L’École des Femmes, Le Malade imaginaire de Molière, La Vie que je t’ai donnée de Pirandello et Cyrano de Bergerac de Rostand au Théâtre de Carouge, où il collaborera prochainement à Sur les marionnettes de Kleist (mis en scène par Gilles Lambert) et On ne badine pas avec l’amour de Musset (mis en scène par Jean Liermier).
À l’Opéra de Lausanne : My fair Lady (2015) et Così fan tutte (2018).