le si chevaleresque Don Quichotte meurt vaincu en héros de l’amour, les yeux au ciel de ses rêves, fixant la constellation de sa Dulcinée ! Mythe universel, ce personnage attachant et extraordinairement inspirant nous vient de la plume de Cervantès, dont le roman paru en 1605 est l’un des plus traduits au monde. Jules Massenet en livre sa version à l’Opéra de Monte-Carlo en 1910 : une comédie héroïque, où triomphe la grande basse Fiodor Chaliapine dans le rôle-titre.
Œuvre de maturité du compositeur, Don Quichotte appartient à la série des opéras que Massenet tire d’œuvres littéraires, comme Manon et Werther. D’après la pièce Le Chevalier à la triste figure de Le Lorrain, on retrouve les aventures de l’inoubliable duo du chevalier errant et son serviteur Sancho Pança, l’Espagne, le collier volé à la belle Dulcinée, les brigands et les moulins à vent… Au cœur de cette espagnolade, Massenet nous offre une grande méditation amoureuse (la sérénade de Don Quichotte, son duo avec Dulcinée, la mort du héros) teintée de mélancolie. La partition fluide et raffinée du grand mélodiste ménage des plages lyriques miroitantes au gré de cet émouvant voyage au pays du beau chant, élégie autant qu’éloge de l’imaginaire.
Après le retentissant Guillaume Tell, cette nouvelle production de Bruno Ravella nous fera entrer de plain-pied dans les rêves et l’idéal du héros, face à une Dulcinée en star de cabaret, avec Laurent Campellone de retour à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne.
Première représentation le 24 février 1910 à l’Opéra de Monte-Carlo
Éditions Alphonse Leduc/Heugel/Hamelle
Orchestre de Chambre de Lausanne
Chœur de l’Opéra de Lausanne
Chef de Chœur Alessandro Zuppardo
Après des études de musique et de philosophie, Laurent Campellone remporte en 2001 le 1er prix du concours international des jeunes chefs d’orchestre de la Communauté européenne. Nommé directeur musical de l’Opéra et de l’Orchestre symphonique de Saint-Etienne en 2004, il y mène pendant plus de dix ans une politique de redécouverte du répertoire lyrique français du XIXe siècle, dirigeant des œuvres rares de Massenet (Sapho, Le Jongleur de Notre-Dame, Ariane, Le Mage), Gounod (La Reine de Saba, Polyeucte), Lalo (Le Roi d’Ys), Saint-Saëns (Les Barbares). Il est invité à diriger le répertoire romantique français, l’opéra-comique mais aussi le grand répertoire lyrique par le Bolchoï, la Deutsche Oper de Berlin, les opéras de Marseille, Toulon, Nantes, Angers, Bordeaux, Bogotá, Madison, les festivals Berlioz et de La Chaise-Dieu. Il se produit également en concert avec l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre de chambre de Paris, les Orchestres nationaux du Capitole de Toulouse et des Pays de la Loire, les Orchestres philharmoniques de Nice, de Radio France, de Malaisie. Son enregistrement « Offenbach colorature » est Diapason d’or de l’année 2019, a obtenu un Diamant d’Opéra Magazine, un Choc de Classica et figure dans la sélection du magazine Gramophone. Depuis septembre 2020, Laurent Campellone est le directeur général de l’Opéra de Tours, où il a notamment recréé La Caravane du Caire de Grétry, en collaboration avec l’Opéra Royal de Versailles. À l’Opéra Comique, il a dirigé Les Mousquetaires au Couvent, Fantasio et Madame Favart.
À l’Opéra de Lausanne : Werther (2022).
Nicolas Courjal a étudié avec Jane Berbié et poursuit aujourd’hui sa formation avec Didier Laclau-Barrère. Après un passage par les troupes de l’Opéra-Comique et de Wiesbaden, il se produit à l’Opera Bastille, au Châtelet et dans les principaux théâtres français, à Venise, Macerata, Séville, Covent Garden, au Japon, aux Chorégies d’Orange, à Genève, Monte-Carlo, Lausanne, Moscou, La Scala de Milan et l’Opéra royal de Wallonie. En récital, on peut l’entendre avec Antoine Palloc. Comme soliste, il partage la scène avec les grands orchestres français, l’Orchestre Tchaïkovski de Moscou, l’Académie Sainte-Cécile de Rome, le Philharmonia et l’Orchestre symphonique de Londres, sous la direction de chefs tels qu’Alain Altinoglu, Serge Baudo, James Conlon, Myung-Whun Chung, Christoph von Dohnányi, Christoph Eschenbach, Michel Plasson, Antonio Pappano, Pascal Rophée, Leonard Slatkin, John Eliott Gardiner, François-Xavier Roth, Raphaël Pichon, Esa-Pekka Salonen, Marc Minkowski, Mikko Franck, John Nelson ou Michael Tilson-Thomas. À l’Opéra de Paris, il s’illustre dernièrement dans Alcina. Du côté de ses engagements, Nicolas Courjal est à l’affiche à Marseille dans plusieurs ouvrages, au Théâtre des Champs-Élysées, à La Monnaie de Bruxelles, à Monte-Carlo, Toulouse, Rouen, Strasbourg, Oslo et au Festival d’Aix-en-Provence, dans les grand rôles de Verdi, Berlioz, Gounod, Massenet, Wagner, Meyerbeer, Boito, ou encore Donizetti.
À l’Opéra de Lausanne : La sonnambula (2018) et Les contes d’Hoffmann (2019).
Le ténor franco-suisse Maxence Billiemaz étudie le chant à la Haute école de musique de Genève. Il apparaît sur scène dans des rôles comme. Nemorino (L’elisir d’amore) ou Bastien (Bastien et Bastienne). Il participe aux enregistrements d’Ascanio de Saint-Saëns au Grand Théâtre de Genève et de La Sorcière d’Erlanger au Victoria Hall. Il chante en soliste dans des ensembles tels que la Cappella Mediterranea, l’Ensemble Vocal de Lausanne, le Chœur de Chambre de Na- mur, Orlando ou Les Talens Lyriques. Il se produit aussi dans des comédies musicales comme Kiss Me, Kate de Cole Porter (où il est Bill Calhoun) ou Cabaret de John Kander (en Clifford Bradshaw).
À l’Opéra de Lausanne : Les Chevaliers de la Table ronde (Route Lyrique 2019), Dédé (Route Lyrique 2021), Werther (2022), My Fair Lady (2022), Cendrillon (2023) et Die Zauberflöte (2024).
Le ténor français Jean Miannay étudie le chant à Lausanne auprès de Brigitte Balleys, ainsi qu’à Berlin dans la classe de Scot Weir. Il se distingue dès 2018 lors du 4e Concours Raymond Duffaut, où il remporte le grand prix. Suite à cela il décroche différentes distinctions au Concours de Clermont-Ferrand, au Concours Kattenburg, ainsi qu’au 2e Concours international de musique de Vienne. Sa voix de jeune lyrique l’amène à interpréter des rôles comme Tamino (Die Zauberflöte), Ferrando (Così fan tutte), Beppe (Pagliacci), Nemorino (L’elisir d’amore), Alfredo (La traviata), Vincent (Mireille), ou encore Des Grieux (Manon). En 2018, il fait ses premiers pas à l’Opéra de Lausanne, où il se produit régulièrement par la suite. Il chante en France aux opéras de Massy, d’Avignon et de Clermont-Ferrand, ainsi qu’aux Chorégies d’Orange pour la quatrième année consécutive. En 2022, il fait ses débuts en Allemagne au Theater Magdeburg dans une production d’Orpheus in der Unterwelt. De nature curieuse, il s’épanouit également dans la création contemporaine ainsi qu’en musique de chambre. Il chante notamment Les Illuminations et la Sérénade pour cor et ténor de Benjamin Britten, le Journal d’un disparu de Janáček et la Dichterliebe de Schumann. Il est attendu cet été en Remendado (Carmen) aux Chorégies d’Orange et intègre l’Opéra Studio du Rhin pour la saison 2023/24.
À l’Opéra de Lausanne: Cendrillon de Pauline Viardot (2018), Les Contes d’Hoffmann (2019), Rinaldo (2020), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021), Semiramide, Eugène Onéguine et L’elisir d’amore (2022).